Manifestations contre le pouvoir en Géorgie

Au mois d’août 2008, les troupes russes, saisissant le prétexte, pénétraient en Géorgie après plusieurs altercations entre la Géorgie et la République séparatiste pro-russe d'Ossètie du Sud. Le 7 août 2008, le président géorgien, pro-occidental, ordonnait de bombarder le chef-lieu d’Ossètie du Sud, Tskhinvali. Cette décision allait accélérer les événements, d’autant plus que les Occidentaux, sur l’aide desquels le président Mikheïl Saakachvili  comptait, tardaient à réagir. Alors que les Etats-Unis, en pleine campagne pour les élections présidentielles n’interviennaient pas, l’Europe élaborait avec bien du mal un texte de cessez-le-feu que la Russie n’aurait aucun mal à violer.

Depuis, les troupes russes se sont retirées au delà des frontières, mais la menace reste et la Géorgie a vu ses frontières redessinées par la Russie qui a reconnu, le 26 août 2008, l’indépendance des Républiques séparatistes d’Ossètie du Sud et d’Abkhazie.

Arrivé au pouvoir en 2003 avec la « révolution des roses », le jeune président géorgien de 41 ans ne fait plus l’unanimité dans son pays. Accusé de dérive autoritaire et d’être à l’origine des dégâts causés par le conflit contre la Russie en août 2008, l’opposition et des manifestants réclament la démission de Mikhaïl Saakachvili depuis plusieurs semaines déjà.

Alors que des manifestants se réunissent régulièrement, il semblerait que les forces de l'ordre aient réagi plutôt violemment. Ainsi mercredi dernier (6 mai), 29 manifestants et 6 policiers ont été blessés lors d'un rassemblement pour exiger la libération de trois militants détenus au commissariat central de la ville de Tbilissi. Relâchés après l'intervention de l'influent patriarche de l'église orthodoxe géorgienne, Ilia II, les trois hommes accusent les forces de l'ordre de les avoir torturés. Il s'agit des premiers troubles de ce genre depuis le début de cette vague de protestation. Par ailleurs l'opposition géorgienne appelle à une importante manifestation, samedi 9 mai, afin de célébrer le premier mois de protestation dans les rues de Tbilissi.

En parallèle, les autorités ont annoncé avoir déjoué une tentative de coup d'Etat fomenté par de hauts gradés de l'armée qui aurait tenté d'assassiner le président géorgien mardi dernier...Pour le pouvoir géorgien il s'agit clairement d'un coup d'Etat finacé par la Russie, qui de son côté se contente de déclarer que le président Saakachvili est complètement "fou" ! Quant à l'opposition, elle suggère qu'il pourrait s'agir d'un coup monté par le gouvernement lui-même.

En parallèle, les manoeuvres de l'OTAN ont commencé cette semaine en Géorgie dans le cadre du "partenariat pour la paix", auquel le pays participe, malgré les propos du président russe Dmitri Medvedev qui qualifie cette manoeuvre de "grossière provocation". 

Sources : Le Monde, Le Figaro, Le Temps, Le Point.

Photo : www.lepoint.fr/.../photo_1239252714023-1-0.jpg